Comme en 2021 et 2022 (entre autres), les Raid’Apte étaient encore au rendez-vous du Grand Raid des Pyrénées cette année.
Ils ont posé les bâtons et pris leur clavier pour nous conter leurs aventures.
On commence par les récits du Tour du Moudang (±63 km, 3600 D+) qui s’est déroulé le jeudi 24 août 2023.
Le récit de Brice
Cette année c’est Tour du Moudang avec ses 64 km accompagné de mon binôme de CO : Émeric, ainsi que Romain et Mica, tous de de Raid’Apte.
Encore une fois mon entrainement est au top, j’ai eu le temps de faire 3 sorties de 10 km !!
Après une petite nuit car mal dormi, on se lève à 3 h 15. En effet, le départ est avancé à 5 h du mat’ pour cause de grosse chaleur. Et en plus on a décidé d’aller du camping jusqu’au départ en courant (on n’est pas à 2 km près !!!).
Il est 4 h 30, on décolle enfin (car on devait partir à 4 h) !
5 h, c’est le grand départ. On est en t-shirt et il fait déjà chaud.
Cette année, je décide de partir au milieu du groupe contrairement aux autres GRP où je partais volontairement dans les derniers. Ça court déjà à un bon rythme mais j’arrive à suivre. Je rejoins rapidement Émeric avec qui on fait un bon bout de chemin ensemble.
Au bout d’une dizaine de kilomètres, bien lancé, c’est la queue. Arrêt net au niveau d’un single qui monte. On attend patiemment notre tour (au moins 15-20 minutes). C’est long et frustrant. On voit passer l’ami Romain.
Enfin, on s’engage. Plus d’un kilomètre de single avec interdiction de doubler et ça n’avance pas devant. On arrive au bout et c’est parti pour une grande descente : mon point fort !!! Émeric me connait et me souhaite une bonne journée !!! Je pars à fond et double pas mal de monde.
Une heure plus tard, j’aperçois Romain au loin. Je le rattrape tranquillement et arrivé à son niveau, je lui lance un “c’est où que ça se passe Didier !!!!” à l’oreille.
On continue ensemble. On a un bon rythme. On arrive au premier ravito où nous attendent Christophe et Fabrice (en mode randonneurs, ils sont là – notamment – pour encourager les copains de Raid’Apte). Ça fait toujours plaisir d’avoir de la visite sur le parcours. Ils nous suivent sur plusieurs kilomètres puis nous disent au revoir près de la cascade.
Avec Romain on avance bien, on est synchro, on double régulièrement.
Arrivé en haut, Monsieur doit se faire un strap. Je décide de descendre au ravito pour commencer à manger. Mais sur la descente jusqu’à Bielsa, je vois au loin un grand noir qui descend à fond. Pas le choix, faut que je le double !!!!! Et c’est parti, je le rattrape petit à petit. Il m’a repéré et ne se laisse pas faire. On rigole bien mais je finis quand même par le doubler !! Du coup la descente a été rapide !!
Arrivé au ravito, je n’ai pas vraiment faim à cause de la chaleur. Je me force à manger mais j’ai surtout soif.
Puis c’est reparti, la montée après Bielsa est horrible. Je m’arrête au moins 4 fois. Mais mon copain de descente n’est pas mieux que moi, ça me rassure !! Je me fais énormément doubler sur cette montée. C’est frustrant. Ensuite grande descente. Je retrouve les décors de mon premier GRP (la GELA).
On économise l’eau. Il fait très chaud. La route est longue jusqu’au prochain ravito de Fabian, surtout les derniers kilomètres où tout le monde te dit que tu arrives au ravito alors qu’il te reste 1,5 km.
Enfin, je vois mes 2 grands qui m’attendent et qui m’accompagnent jusqu’au ravito où je retrouve ma femme et ma petite dernière. Cette année, ma petite famille a pu venir et ça fait plaisir.
Après une demi-heure et une bonne douche au tuyau d’arrosage, je repars pour la dernière montée. Une longue partie sur la route chaude en plein cagnard puis on bascule dans la nature.
Ça grimpe jusqu’à Lac de L’Oule qui est à sec. C’est impressionnant à voir et on se rend bien compte des milliers de m3 qu’il peut y avoir. En revanche c’est moche !!!! Je continue jusqu’aux Merlans, le dernier ravito. Le temps se couvre, il commence à faire moins chaud.
Et enfin c’est la dernière ligne droite. 12 km de descente en courant pour finir accompagné de mes 2 grands jusqu’à la ligne d’arrivée.
C’était une belle rando et une belle journée !!!!
Le récit d’Émeric
Départ annoncé : 6 h
Finalement ce sera 5 h, grosse chaleur annoncée sur la journée. Pas grave, on avancera le réveil.
Au petit matin, ça commence bien pour moi, je n’entends pas la sonnerie. Merci à Romain qui me réveille.
Petit déj’ vite fait, en fait, j’ai pas vraiment faim. Y a rien qui me fait envie. Comment ils font pour manger les gars autour de moi ?
Le temps de s’équiper pour la journée, petit footing du camping à la ligne de départ pour se mettre en jambes. On retrouve les copains de Raid’apte. Cool.
On a tous les yeux encore un peu fatigués. Les frontales éclairent la nuit. La pression monte, on s’encourage avant de s’élancer. Petites photos avant la course : obligé. Avec Nico, qu’on ne reverra pas pendant la course. Trop rapide pour moi. Et aussi avec Mica, Brice et Romain.
Les jambes sont molles, j’essaie de me détendre. Je perds rapidement de vue les copains. Concentration, mais qu’est ce que je fous là en fait ? Bref, les premiers kilomètres se passent plutôt bien. Et rapidement, on arrive toutes et tous sur un bouchon, à hauteur de la ville de Tramezaigues, obligé de s’arrêter, avant de monter en file indienne, un par un pour rejoindre la ville d’Eget.
Je croise Simon, notre coach du mardi. Cool, les encouragements, ça fait du bien. Puis je rejoins Brice quelques mètres devant (en grugeant un peu). Je ferai au moins un bout de chemin avec lui.
Par la suite, montée vers les granges du Moudang. Moi qui craignais cette première montée, plutôt bien passée en fait. Le soleil pointe le bout de son nez, et on peut couper les frontales.
Premier ravito, et avant de repartir, Mica me rejoint, et on se retrouvera à chaque ravito du parcours (en même temps, si vous cherchez Mica, il y a de grandes chances de le trouver à un ravito…). Eau gazeuse, bouillon de légumes ou coca, ça passe bien. Niveau bouffe, pas grand chose. Pas envie. Je laisse les saucissons pour Mica de toute façon.
Allez hop, je repars, Mica me rejoindra plus tard. Direction Bielsa, et sur le parcours, top de faire une portion avec Tof et Fabrice, qui sont venus nous encourager, et ça fait du bien. Merci encore les gars.
Entre Bielsa et Fabian, il fait très chaud, mes 3 litres de flotte n’ont pas suffi. Il est loin ce ravito ! Je croise pas mal de traileurs dans le mal. Assis, à se reposer. J’arrive, enfin, à Fabian.
Mica repart en même temps que moi, puis s’arrête pas longtemps après pour remanger. Il me rejoindra au prochain ravito. J’espère. J’arrive à hauteur du lac de l’Oule, et j’entends derrière moi : “Allez Raid’Apte”. Je me retourne et qui je vois ? Romain, qui dans ma tête était loin devant bien sûr, et qui venait de faire une pause d’au moins une heure au précédent ravito à Fabian.
23 h 40 je crois, je ne sais plus, on passe la ligne d’arrivée ! Tous les trois Raid’apte.
Papa et Maman sont aussi là pour les derniers mètres. Brice aussi, qui est arrivé, quelques heures plus tôt bien sûr ! La pression retombe ! On peut être fiers, et on l’est ! Un bon repas s’annonce : raclette party, et oui, c’était prévu comme ça. La bière fait du bien et le repas aussi. Là, ça passe vraiment.
Le récit de Mica
Je ne me sens pas bien avant même de démarrer, et la première heure de course est difficile pour moi. J’ai voulu partir assez “vite” (ouais, bon, “vite” pour moi, je veux dire) en prévision du single qui s’annonce (Olivier – qui avait fait la même course dans l’autre sens l’an passé – m’avait prévenu que ça bloquerait rapidement) mais je n’ai clairement pas les canes. C’est frustrant car ce début de course ne présente aucune difficulté à part la chaleur assez inhabituelle à 5 h du matin (ça monte doucement sur une route et un chemin roulant). Mais je ne me sens pas bien, alors je ralentis vite dès Vignec pour ne pas me cramer. Arrivée au single, j’attends mon tour pendant plus de 15 minutes. Probablement un mal pour un bien car je repars revigoré en fin de single.
Dans l’ascension vers le port de Bataillence, je suis contraint de faire une pause rapidement à cause d’un début d’ampoule au talon. Un gros coup de vaseline et je repars, je me sens bien, j’ai retrouvé du jus (ah, les ravitos, quelle belle invention).
La montée est longue mais on est encore à l’ombre et j’avance bien, j’arrive même à doubler quelques personnes avant de retrouver Fabrice et Christophe qui me proposent de faire un bout de chemin avec moi jusqu’au lac d’Héchempy. C’est un chouette moment, ça fait du bien de discuter un peu et d’avoir des nouvelles des copains qui sont devant. Vu ce qu’ils me disent, sauf défaillance, je ne devrais pas revoir Brice ni Romain. Émeric, lui, est à vue, possible que je le rattrape lors de la prochaine descente ou au ravito de Bielsa.
Je maudis Romain et sa dégueulasserie… jusqu’à retrouver un peu de peps, un semblant de jus qui me permet de repartir à un meilleur rythme, lent mais régulier. J’avance en mode robot vérifiant qu’à ce rythme, je serai dans la barrière. Finalement, j’ai presque 30 minutes d’avance à Merlans.
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