Samedi 11 juin 2022, Rorthais Sport Endurance (RSE) organisait le Raid des Gaillards à Mauléon avec deux formules au choix : le Raid des Petits Gaillards (4 heures) ou celui des Grands Gaillards (8 heures). La Grosse Équipe Raid’Apte – David et Mica, deux physiques de déménageurs, 200 kg d’infinie tendresse et de jovialité – s’était engagée sur le Raid des Grands Gaillards.
En recherche d’ambition… et d’un tee-shirt qui nous va
On avait reçu le road book quelques jours avant et le raid s’annonçait difficile (au moins pour nous) : beaucoup de dénivelé, environ 20 km de CO à pied (avec beaucoup de dénivelé), près de 75 km de VTT (avec encore plus de dénivelé) pour un parcours total de 98 km (avec un dénivelé vraiment conséquent).
Au passage, le RSE nous avait vendu un Raid des Grands Gaillards de 80 km (avec du dénivelé, et pas qu’un peu). Alors on pose la question : comment on se fait rembourser le kilométrage supplémentaire ?
Rendez-vous était fixé à 9 h 45 à Mauléon pour le briefing. Arrivés sur place dès 9 h, on a commencé par récupérer tout l’attirail : les plaques pour le vélo, les dossards pour les concurrent-e-s (ce sera le n°19 pour nous) et un tee-shirt technique. Tiens, le tee-shirt, parlons-en, parce que ce fut un premier problème de taille. Au sens propre ! À l’inscription, la taille maximale que l’on pouvait choisir était XL. Et le XL, voyez-vous, je n’y rentre plus dedans depuis le CM2 (bon, peut-être pas le CM2 mais depuis quelques années quand même). J’avais donc contacté le RSE pour avoir un X de plus sur l’étiquette. Mon souhait exaucé (merci le RSE !), je pouvais apprécier le tee-shirt vraiment sympa, en design comme en texture. C’est en tout cas mon point de vue. David, lui, trouvait le tee-shirt mal coupé, il n’arrivait pas à se sentir à l’aise dedans. On en reparlera…
Une arche de départ avait été installée au château de Mauléon, sur les hauteurs de la commune. Première épreuve à 10 h : une CO en relais de 2,5 km par participant-e pour 10 balises à pointer (5 chacun-e) nous attend (avec probablement du dénivelé). Les organisateur-trice-s nous font patienter, vérifient que toutes les équipes sont bien arrivées. C’est le cas : 31 équipes au départ. C’est décidé, la Grosse Équipe tentera de faire un top 30 (l’ambition, c’est pas tellement notre truc).
On attend que le départ soit donné, David se plaint encore de son tee-shirt. Je l’observe et constate que mon partenaire a un tee-shirt différent de celui des autres : le sien a le flocage devant au lieu de… « Dis-moi, David, tu l’aurais pas mis à l’envers ton tee-shirt ? » lui demande-je. Après vérification, c’était bien le cas. Voilà déjà un problème réglé. Ça tombe bien, David va attaquer le relais. Espérons qu’il prendra sa carte à l’endroit…
La stratégie “on fait ce qu’on peut”
La stratégie, c’est pas tellement notre truc, mais on a quand même dressé quelques grandes lignes directrices pour ce raid. Ce qu’on préfère, ce sont les CO pédestres, et celles proposées sont riches en balises et assez courtes (ça tombe bien, parce que la course à pied, c’est pas tellement notre truc), alors on va essayer de tout prendre quand on est sur nos pattes. Pour le vélo, on verra ce qu’on peut faire : la grosse VTT O est annoncée très difficile : « Gros morceau ! Ça grimpe mais ça en vaut la peine ! » est-il écrit dans le Road book. Quant au Bike n’ Run, on devrait le shunter (on est encore traumatisé par celui – très difficile pour nous – du dernier Vendée Raid).
Sur cette première CO relais, on a donc prévu de tout prendre puis de rejoindre nos vélos 50 minutes plus tard (le road book conseille 40 minutes mais on prend toujours un peu de marge : la ponctualité, c’est pas tellement notre truc). Ce qui nous laisse une grosse vingtaine de minutes chacun pour boucler notre parcours, puisqu’il nous faudra ensuite courir encore 800 mètres en binôme avant d’attaquer la partie VTT.
Un plan qui se déroule sans accroc. Et sans une partie du vélo.
David part le premier. Après un tour de château, tout se déroule à merveille : il est dernier, comme prévu.
Le premier relayeur arrive au bout de 7 minutes (!), probablement un premier choix stratégique d’une équipe qui mise beaucoup sur le VTT et laisse plusieurs balises de côté dès le départ ? Au bout de 14 minutes, le speaker annonce le deuxième concurrent. Je suis serein, même si David est un bon orienteur, peu de chance qu’il termine en tête vu notre vitesse de course. Et pourtant, c’est bien l’équipier n°19 qui est annoncé. Les regards se tournent vers moi. Je m’excuse presque de la performance de mon copain : « Euh, il n’a certainement pas tout pris, hein. Ou alors vos camarades sont vraiment des manches en orientation » dis-je pas très fort (parce que le courage, c’est pas tellement mon truc).
En effet, David a fait l’impasse sur une balise (500 mètres à parcourir avec un dénivelé atroce me dit-il) pour gagner un peu de temps sur la suite. Bon choix, cela me permet de boucler ma partie en une petite vingtaine de minutes, pour finalement se retrouver aux vélos après moins de 40 minutes de course. Une balise de perdue maintenant pour certainement en prendre d’autres supplémentaires par la suite. Ce n’était pas la stratégie prévue, mais ça nous convient à tous les deux.
On attaque donc cette première liaison VTT de 8,5 km (au format road book et suivi d’itinéraire) avec de l’avance sur le temps prévu, et devant pas mal d’équipes. Pas longtemps puisqu’on se fera allègrement doubler par de nombreux-ses concurrent-e-s. Au passage, merci à nos poursuivant-e-s pour votre patience dans les singles. C’est pas qu’on voulait pas vous laisser passer, c’est qu’on n’avait pas la place (on avait à peine la place pour passer de face : on est La Grosse Équipe, pas Les Freluquets Véloces). Et puis, ça nous fait plaisir de vous permettre de vous reposer un peu et de profiter du paysage. À foncer comme vous le faîtes, vous passez à côté de tellement de belles choses…
On arrive au poste de contrôle n°2 où nous attendent deux épreuves : une CO forêt alléchante de 5 km avec 15 balises à la clé, ou une VTT O un peu moins attirante de 22 km casse-pattes pour 15 balises également. Fidèles à notre stratégie, on se lance dans la CO Forêt. Le RSE estime qu’elle peut se faire en 45 minutes, on en prévoit 15 de plus parce qu’aller vite, c’est pas tellement notre truc.
Finalement, on bouclera cette CO en 1 h 10, en étant assez content de notre orientation. Une seule balise nous aura vraiment donné du fil à retordre à cause d’un mauvais choix de point d’attaque.
On en profite pour féliciter le RSE pour la qualité de la carte. L’essentiel était indiqué, les nuances de végétation plutôt en accord avec la réalité, et le domaine suffisamment vaste pour laisser des choix et éviter les enchaînements de balises à la queue-leu-leu.
En sortie de CO, il nous reste environ 45 minutes pour prendre quelques balises sur la VTT O (30 minutes si on se fie aux horaires que l’on s’est fixés). On commence par se ravitailler (parce que manger, c’est vraiment notre truc) et on décide de regarder la carte pour voir si une ou deux balises seraient à proximité. Dans le cas contraire, on filera directement au PC suivant.
La carte de VTT O est chouette mais gribouillée par un enfant taquin. Je m’apprête à en demander une autre au bénévole, voire à faire un scandale sur le ton « vous pourriez quand même surveiller vos gosses » quand David m’arrête et me signale que ces gribouillages, c’est des lignes de niveau. « Ah… Y’en a quand même vachement, non ? ». Oui, il y en a vraiment beaucoup. Et peu importe par où on part. Pas moyen d’aller prendre une balise sans une grimpette qui ne fait guère envie lorsqu’on a quelques tranches de saucisson en main. Comme un accord, on décide de rendre immédiatement la carte au bénévole qui vient de nous la donner, et filer immédiatement au PC suivant. On se dit que ces 30-40 minutes de gagnées nous permettront peut-être de prendre quelques balises en plus lors de la prochaine VTT O (annoncée plus technique mais moins douloureuse), voire de faire un bout du Run ‘n Bike (spoiler : non).
On remonte sur nos engins pour enfiler les 11 km de VTT couloir (carte très propre encore une fois) qui nous amèneront au PC03. Le trajet est chouette avec quelques passages un peu trop techniques pour nous (la technique, c’est pas tellement notre truc) nous obligeant à mettre pied à terre. Le cadre est vraiment agréable, très beau : un enchaînement de petits ponts, quelques passages dans l’herbe, d’autres en bord de rivière. On va doucement (les jambes commencent à tirer) mais sûrement. On veille à ne pas laisser toute notre énergie sur ce trajet. Malgré ça, je peine à suivre le rythme imposé par David qui, pour m’aider, se dit qu’il avancera certainement moins vite en laissant une roulette de dérailleur dans la nature. Eh bien, pas tellement. Il a beaucoup gagné en bruit, ça oui. Mais pas vraiment perdu en vitesse dans cette affaire-là.
On arrive sur le PC03 avec environ 20 minutes d’avance sur nos prévisions d’avant course. Ce ne sera probablement pas suffisant pour attaquer le Run ‘n Bike mais ça devrait nous permettre de faire un peu plus de VTT que prévu. Sur ce PC, nous avons le choix entre 4 épreuves : une micro CO avec des fanions de 6 cm par 6 cm de 2 km pour 7 balises , une CO urbaine de 3 km (8 balises), une VTT O avec 15 balises à la clé (14 km) ou un Run ‘n Bike (9 km, 10 balises). On se tient à notre stratégie et on attaque par la micro CO : une carte à l’échelle 1/4000, 7 balises à prendre en ordre imposé, et une précision de rigueur pour ne pas jardiner. Et vu la taille des fanions, il faut viser très juste. C’est ce que l’on fait plutôt bien et plutôt vite puisqu’on doit boucler cette CO en quelque 25 minutes (c’était justement la durée annoncée dans le road book).
Un petit ravitaillement et on repart pour la CO urbaine. Là encore, la carte est sympa, précise, et ouverte quant aux choix de parcours. On profite de cette CO facile en orientation pour alterner : pendant que l’un fait un aller-retour pour shooter une balise, l’autre profite d’un repos court mais salutaire.
On boucle cette CO assez rapidement également, et on décide d’enchaîner avec la VTT O malgré la roulette en moins sur le vélo de David. Il est confiant, « ça va le faire » répète-t-il à l’envi (et ça l’a fait).
Une partie de cette VTT O est en ordre imposé dans un coin avec un dénivelé dense, mais une échelle spécifique qui laisse entendre que les balises sont assez proches. Le cadre boisé en bord de rivière paraît sympa et finira de nous convaincre qu’il faut y aller malgré le dénivelé qui n’a pas l’air dégueulasse. Ah oui, j’ai failli oublié de le dire : si y’a un truc à retenir de ce Raid, c’est qu’il y a vraiment beaucoup de grimpettes et du dénivelé à gogo (au moins c’est dit). On décide donc d’y aller et nous voilà à Poupet. Effectivement, ça monte. Au point qu’on pointe deux balises à pied. À noter qu’une balise nous posera pas mal de souci (et pas qu’à nous, toutes les équipes croisées dans le coin étaient en plein jardinage). Elle était pourtant bien placée, la carte était bonne également, mais le terrain trompeur à cause d’un virage un peu plus bas qu’on ne l’imaginait. À part cette péripétie, tout se déroule bien sur cette VTT O. On laisse 3 balises en route : une empêtrée dans des lignes de niveaux vraiment trop rapprochées pour nos pattes, et deux autres qui étaient trop loin si on voulait se garder 1 h 30 pour faire la dernière liaison (prévue en 1 h 15 pour 18 km par l’organisation). On rentre donc au PC03, on se ravitaille une dernière fois et on prend la carte du Run ‘n Bike pour voir si, à tout hasard, il n’y aurait pas une balise très proche… Bin non. Alors on shunte, comme prévu, et on attaque notre liaison de retour. Il nous reste presque 1 h 40 pour la faire, on est assez serein (si le vélo de David tient jusqu’au bout).
Au programme de cette dernière ligne – pas du tout – droite, un « shaker » (numéroté) où on enchaîne les cartes IGN « maison », les road book et les fléchés allemands (une fois de plus, les cartes sont très réussies). Une épreuve plutôt originale et vraiment sympa qui permet, malgré la fatigue et la difficulté, d’éviter la monotonie du retour. Malgré tout, ces derniers kilomètres nous paraissent vraiment longs bien que le cadre soit sympa : ce n’est pas franchement roulant et les cuisses sont fatiguées. On est doublé par à peu près toutes les équipes qui étaient derrière nous, certaines se payant même le luxe de nous dépasser plusieurs fois (c’est l’avantage quand on va vite, on peut se permettre de faire un peu de tourisme et de sortir de la carte pour visiter les environs).
Faire des bornes en plus, c’est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre. Les jambes commencent vraiment à manquer, on est bien content d’avoir pris un peu de marge pour rentrer dans les temps (7 h 56), contents de cette journée et de notre « performance » (sic). On a fait ce qu’on a pu, avec nos maigres moyens physiques (et nos corps un peu moins maigres), mais surtout, on s’est régalé, au sens propre (lors des ravito), comme au figuré.
Au final, l’objectif du top 30 est accompli, on termine 28e sur 31 en ayant pris 69 balises sur les 98 proposées.
Une bière fraîche à souhait, une douche brûlante (on l’aurait aimé fraîche, elle aussi), une autre bière, un repas au nutriscore E comme on les aime (burger, frites, tropézienne) et il était temps de reprendre la route.
Malgré le dénivelé (on vous a dit qu’il y avait du dénivelé ? Ah, je sais plus…), le format du Raid nous a vraiment plu avec ces postes de contrôle au départ desquels on pouvait réaliser les différentes épreuves dans l’ordre de notre choix. C’était clairement un Raid pour VTTistes (mais nous, le VTT, c’est pas tellement notre truc) mais les coureurs (que nous ne sommes pas tellement non plus) ont certainement dû y trouver leur compte également, notamment grâce à de très belles cartes et, surtout, une organisation au top.
C’était une belle édition et une sacrée réussite pour une première. Un immense bravo et un grand merci au RSE pour ce Raid (et pour les photos qui illustrent ce compte-rendu). Si on est dispo l’an prochain, on sera là, n’en doutez pas !
mica.
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